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Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est, dans la mythologie grecque, la déesse de la nature sauvage, de la chasse, des accouchements et une des déesses associées à la Lune avec Hécate et Séléné (par opposition à son frère Apollon, qui est lui, associé au Soleil).

Elle est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d'Apollon (ou simplement sa sœur selon l'hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs. Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies mais également le pouvoir de guérir. Elle est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Enfin, elle est la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportaient aux grands moments de la vie d'une femme : sa naissance, sa puberté et sa mort.

Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.

Étymologie d'Artémis[]

Dans l'Antiquité, les auteurs grecs ont proposé plusieurs étymologies populaires au nom d'Artémis. Platon le rapprochait ainsi d'ἀρτεμές / artémès, « intègre, sain et sauf » : « C'est l'intégrité et la décence que son nom paraît signifier, à cause de son amour de la virginité ». Mais ce caractère de « vierge » n'est pas du tout primitif. D'autres ont vu un rapprochement avec ἄρταμος / artamos, « boucher », et Artémis serait ainsi « celle qui tue ou qui massacre ».

Dans plusieurs études modernes, des hellénistes, entre autres Michael V. Pisani, Pierre Chantraine et Jean Richer, ont établi un lien entre son nom et l'ours, animal qui joue un grand rôle dans son culte. Les variantes Arktemis et Arktemisa seraient constituées d’un élément arkt- correspondant à ἄρκτος / árktos « ourse, Grande Ourse », et de θέμις / thémis qui désigne chez les Grecs une grande force, « l'ordre établi par les dieux ». Compte tenu du fait que les signes du zodiaque étaient connus des Grecs, qu'ils ont fait probablement l'objet d'un enseignement religieux à Delphes, et que pour les peuples de l'Antiquité, l'ordre du monde était fondamentalement identique à l'ordre du ciel, Artémis pourrait donc être la Régente de la loi de l'Ourse, constellation qui se confond avec l'ordre même du ciel. On sait que dans le sanctuaire d'Artémis de Brauron, lors de la fête des Brauronies, certaines fillettes, revêtues d'une robe couleur de safran, étaient conduites à la déesse et consacrées pendant cinq ans à Artémis, sous le nom d’ourses ou oursonnes.

Mythes[]

La naissance d'Artémis et d'Apollon[]

Elle est la fille de Zeus et de Léto, fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé. Son frère jumeau est Apollon. Victime de la jalousie d'Héra, femme de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux.

Il existe plusieurs versions sur l'accouchement :

L'histoire dit qu'un soir Zeus trompa Héra avec Léto. Héra sut ce qu'il s'était passé et jeta une malédiction à Léto, lui interdisant d'accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île, où elle mit au monde Artémis et Apollon. Dans d'autres versions, Hera demande à tous les lieux de lui refuser l'asile, oubliant Délos, petite île perdue dans les flots.

  • Elle se serait réfugiée sur l'île de Délos pour y mettre au monde les jumeaux.
  • Poséidon, (dieu des mers et des océans), aurait créé une voûte liquide au-dessus de l'île afin de mieux la protéger.

L'accouchement fut difficile car Ilithye, (déesse des accouchements) reçut l'interdiction d'Héra de lui venir en aide. Iris suppliante lui proposa un collier d'or et d'ambre pour qu'elle lui vienne en aide. Elle accepta et finit par l'assister au bout de 9 jours et 9 nuits de supplice. Le premier des jumeaux fut Artémis qui, aussitôt née, aida sa mère à mettre au monde Apollon.

À la suite de cette épreuve et de l'amour inconditionnel qui les lie, les enfants Apollon et Artémis seront dévoués à leur mère. Dictés par l'amour, ils massacrent les fils et les filles d'Amphion et de Niobé, à la suite de l'insolence dont elle fit preuve à l'encontre de Léto. Ils tuent également le géant Tityos qui tenta de la violer. Il est conté qu'à peine nés, ils auraient tué un dragon venant les attaquer.

Cet enfantement difficile qui dure neuf jours explique le nom de son hypostase Iphigénie « né de la force ». Le rapport avec l'enfantement se basant sur l'homologie entre la naissance et la production du feu par frottement: « le feu nouveau est assimilé à un enfant nouveau-né ». Artémis serait ainsi un ancien Feu divin féminin comme semblent le prouver différents aspects de son culte.

L'enfance d'Artémis[]

Le voyage d'Artémis[]

À la suite de l'entretien avec son père, Zeus, elle vola jusqu'en Crète pour choisir ses suivantes : vingt nymphes âgées de 9 ans. Puis elle se dirigea sur l'île de Lipari, île des cyclopes qui lui forgèrent un arc, un carquois et des flèches. Elle partit à la rencontre de Pan, dieu de la nature, qui lui offrit six chiens courageux et sept cynosurides (chiens de la race des lévriers). Au pied du Parrhasius, elle captura à elle seule quatre immenses biches aux cornes d'or qui furent attelées à son char. La cinquième biche fut réservée selon le souhait d'Héra pour les futures épreuves d'Héraclès. Elle finit son voyage en se réfugiant sur le mont d'Arcadie.

Fonctions[]

Maîtresse de la nature sauvage et des animaux[]

Née sur l'île d'Ortygie (« l'île aux cailles »), appelée plus tardivement Délos, Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale, où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux.(dans la mythologie crétoise c’était sur l'île Paximadia)

Chasseresse à l'arc d'or[]

Coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage, alors que son frère Apollon se présente comme un dieu civilisateur. Seule parmi les dieux, à l'exception de Dionysos, elle est constamment entourée d'une troupe d'animaux sauvages, d'où son épiclèse de Ἡγημόνη / Hêgêmónê, « Conductrice ». Elle est aussi à la tête d'une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnisos, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu'elle mène à travers les forêts. L'Iliade en parle comme de « l'agreste Artémis […], la dame des fauves (πότνια θηρῶν / pótnia thêrỗn) ».

Surnommée « la Bruyante » (Κελαδεινή / Keladeinế), elle mène sa meute et la pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée pour suivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l'attestent.

Chez Homère, l'arc se dit βιός / biós, qui se rapproche de βίος / bíos, « la vie ». C'est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de "Trivia", « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».

Sa dextérité à l'arc est illustrée dans l'épisode nommé "catastérisme" où elle tue par erreur son compagnon de chasse Orion.

Une déesse farouche[]

Artémis accompagnée d'un cerf et d'un chien Sa fonction de maîtresse des animaux sauvages explique sa passion pour la chasse mais également son hostilité à divers chasseurs, notamment Actéon, Orion, Méléagre qu'elle considère comme des rivaux. De nombreuses légendes de récit de chasse mettent en scène une déesse sauvage. Depuis sa naissance, elle a eu beaucoup d'adversaires et de conflits.

Conflits avec des chasseurs[]

  • Orion. Il existe deux légendes mettant en scène Artémis. La première est qu'elle tua Orion, son amant, par accident à cause d'une flèche. La deuxième est qu'elle lui aurait envoyé un scorpion venimeux qui le piqua lui et son chien. Les raisons sont diverses : soit il aurait entraîné sa colère en la défiant à l'épreuve du disque ou il aurait tenté de la violer elle ou l'une de ses nymphes, Opis.
  • Observée nue en train de se baigner dans un torrent par Actéon, elle le métamorphosa en cerf. Les chiens d'Actéon, ne le reconnaissant pas, se jetèrent sur lui, le déchirèrent, et le dévorèrent vivant sous le regard d'Artémis. C'est ainsi que les deux mâtins, Hylactor et Phamphagos, ayant mangé la langue du cerf se trouvèrent dotés de la parole humaine.
  • Artémis fut furieuse contre Héraclès qui captura une de ses biches aux cornes d'or qui lui était consacré pour la ramener à son cousin Eurysthée.
  • Agamemnon, orgueilleux après la chasse d'un cerf, tint ces propos : « Artémis, elle-même n'aurait pu le tuer de la sorte ! ». Pour se venger de cet affront elle immobilisa sa flotte qui se dirigeait alors vers Troie, et exigea le sacrifice de sa fille Iphigénie. Sur le bûcher, elle l'échangea au dernier moment par une biche, et en fit une prêtresse dédiée à son culte dans un sanctuaire en Crimée.
  • Un Crétois du nom de Sipriotes surpris Artémis nue alors qu'elle se baignait. La déesse l'aspergea d'eau et transforma le garçon en jeune fille et en fit l'une de ses suivantes.

Le sanglier de Calydon[]

À Calydon, ville d'Etolie, le roi Oenée oublia Artémis et son sacrifice lors d'un culte. Pour se venger, elle envoya un énorme sanglier dans le pays qui ravagea les terres et tua le bétail. Pour éliminer l'animal, le roi fit appel aux plus grands chasseurs. La chasse au sanglier de Calydon est un épisode fort de la mythologie grecque.

Autres combats[]

Artémis tua :

  • avec l'aide d'Héraclès, Gration le Géant durant la Gigantomachie.
  • les Aloades, alors qu'ils tentèrent de l'enlever.
  • le monstre Bouphagos d'Arcardie, monstre mangeur de bœufs.
  • Callisto, à la demande d'Héra jalouse de l'infidélité de Zeus. Une autre version annonce qu'Arcas, le fils de Callisto, à la demande d'Héra allait la transpercer de flèches lorsque Zeus la transforma en constellation : la Grande Ourse.

Divinité des frontières[]

Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l'aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu'Apollon se charge des hommes. Dans l’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.

Déesse de l'initiation[]

Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une κουροτρόφος / kourotróphos, qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte.

Avec son frère Apollon, elle est la principale divinité qui veille à l'initiation des filles et des garçons, à leur passage à l'état d'adultes car cette initiation s'effectue dans la nature sauvage qui est le domaine de la déesse.

Déesse vierge[]

Tout comme Athéna et Hestia, Artémis est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père l'autorisation de garder sa virginité pour toujours, à cause de son aversion pour le mariage, que sa mère lui a transmise dès la naissance.

Elle a été improprement considérée par les mytho-critiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « Tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion ».

Artémis exigeait de ses compagnes la même chasteté qu'elle pratiquait elle-même. Lorsque Zeus séduit Callisto, une nymphe d'Artémis, et la mit enceinte, Zeus l'aida et décida de la transformer en ourse mais Artémis la tua d'une flèche.

Épithètes, attributs et sanctuaires[]

  • Épithètes : Agrotéra (Artémis chasseresse), Brauronia (Artémis originaire de Brauron en Attique), Délia (Artémis originaire de Délos), Locheia (déesse de l'accouchement et des sages-femmes), Kourotrophos (nourrice).
  • Ses attributs : l'arc, le croissant de Lune, le carquois, les flèches d'argent ou encore un buste atteint de polymastie.
  • Ses animaux favoris : l'ours, la biche, le cerf et les chiens.
  • Ses plantes favorites : la myrte, le sapin blanc, amarante, cyprès, cèdre, noisetier, saule, marguerite, armoise commune, palmier dattier.
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